Conception d’une aile de traction

Pour mieux comprendre les différents termes que nous utilisons dans nos guides, il est intéressant de faire un point sur les éléments qui constituent un cerf-volant de traction et le noms de chaque partie.

Pour cette partie, nous nous aiderons d’un schéma emprunté au manuel de la Peter Lynn Reactor.

Lexique des éléments qui constituent une aile de traction

La voile

On commence avec la partie principale qu’est la voile en elle-même. Chaque côté de l’aile à un nom bien distinct que nous résumons ici.

Bord d’attaque : La partie qui fend l’air en premier, le devant de l’aile. Sur une aile à caissons, c’est là que se trouve les entrées d’air de caissons.

Bord de fuite : C’est l’autre côté de l’aile, celui qui quitte le sol en dernier quand on décolle, celui par lequel l’air s’écoule.

Oreilles : Ce sont les deux côtés de l’aile de traction, la partie noire sur le schéma ci-dessus.

Extrados : Il s’agit du dessus de l’aile, la partie qui regarde le ciel quand l’aile est au zénith (en vol au-dessus de votre tête).

Intrados : Le côté opposé à l’extrados, celui que vous voyez en permanence lorsque vous pilotez.

Intercaissons : Ce sont les bandes de tissu utilisées comme cloisons entre chaque caissons, à l’intérieur de la voile.

Brides : Il s’agit des lignes qui sont directement cousues sur l’aile. Ce sont de morceaux de lignes courts, qui se rejoignent pour finir en une seule bride sur laquelle se situe le noeud qui permet de fixer les lignes.

Bridage : C’est l’ensemble des brides et lignes accrochées à l’aile (tous les petits segments en gris sur le schéma).

Poignées 4 lignes pour aile de traction
Poignées en L avec Kitekillers

Mode de contrôle

Lignes (flying lines en anglais) : Il s’agit des lignes qui relient les poignées au bridage. Avec une longueur variable entre 17 et 25m la plupart du temps, ce sont ces lignes qui déterminent le rayon de votre fenêtre d’utilisation.

Lignes avants : Ce sont les lignes reliées sur la partie haute de l’aile, les lignes de pilotage sur les ailes de traction à bridage fixe de 2, 3 et 4 lignes. Sur un cerf-volant de traction 2 lignes, il n’y a que les lignes avants.

Lignes arrières (ou lignes de frein) : Ce sont les lignes reliées au bord de fuite de l’aile, celles qui permettent de freiner et de poser son aile. Sur une aile 3 lignes, il n’y a qu’un arrière.

Tête d’alouette : Il s’agit du noeud utilisé universellement pour les sports comme le cerf-volant, le powerkite ou le kitesurf. Un noeud tête d’alouette fait toujours la même taille. Ainsi, on s’assure que les lignes mesurent exactement la même taille de tous les côtés pour ne pas déséquilibrer l’aile.

Poignées : Les poignées en L sur une aile 4 lignes ou les poignées sangles (similaires aux poignées de cerf-volant) sur les cerfs-volants de traction 2 lignes. Le mode de contrôle par défaut de la plupart des modèles.

Barre : Il s’agit d’une barre sur laquelle les lignes avants sont fixées aux extrêmes pour contrôler l’aile. Sur une barre 4 lignes, les lignes de frein sont reliées au milieu de la barre par une sangle avec une poulie. Sur une aile Depower, on parle de barre Border/choquer, c’est à dire que l’on peut border ou choquer la barre, la pousser ou la tirer pour modifier l’incidence de l’aile par rapport au vent. Plus d’informations dans notre article dédié aux cerfs-volants de traction.

Pré-lignes : Il s’agit des lignes épaisses qui sont fixées sur les poignées ou sur la barre et sur laquelle viennent se connecter les lignes (flying lines). En noir sur le schéma ci-dessus.

Kitekillers : Les leashs de poignets qui sont reliés à l’arrière des poignées, du côté des lignes arrières ou sur la sangle de la barre. Les kitekillers permettent de tendre les lignes de frein lorsque l’on lâche la barre, ou les poignées.

Groundstake : C’est le piquet, livré avec toutes les ailes, qui permet de garder la tension dans les lignes arrières lorsqu’on pose son aile au sol, pour ne pas qu’elle s’envole sans sureveillance.

Bout de harnais : Le bout est une corde, souvent pré-étirée, qui permet de relier les deux poignées ou qui s’accroche sur une barre (en version largable), et qui est nécessaire pour utiliser un harnais (avec poulie pour les poignées, avec crochet pour la barre).

Bout de harnais largable et leash de sécurité Kitekiller, sur une barre 4 lignes

Les cerfs-volants de traction

Aussi appelés Ailes de traction, il s’agit de cerfs-volants en tissu, souvent dotés de caissons ouverts (comme sur un parapente).

A l’inverse d’un cerf-volant delta traditionnel, ils sont spécialement conçus pour générer de la puissance grâce au vent.

Cette puissance est utilisée pour se faire tracter, et sauter.

Il existe différents types de cerfs-volants de traction qui se distinguent les uns des autres par leur mode de contrôle et le nombre de lignes dont ils sont pourvus : poignées, barres, 2 lignes, 4 lignes, depower, etc.

Selon la discipline, il convient de choisir le mode de contrôle et donc l’aile la plus adaptée. Il est donc nécessaire de comprendre en quoi ces différences influent sur le pilotage et l’utilisation de l’aile de traction.

Nombre de lignes

Le nombre de lignes change beaucoup de choses à l’utilisation d’une aile de traction.

Si les petits cerfs-volants de traction pour enfants sont déclinés avec 2 lignes, comme sur un delta, les ailes les plus perfectionnées pour les experts en Freestyle disposent généralement de 5 lignes (dont une ligne de sécurité).

L’ajout de ligne permet de bénéficier de fonctionnalités supplémentaires.

Les ailes de traction 2 lignes sont les plus simples à prendre en main. On tire à droite, on tire à gauche et tant que le vent souffle, l’aile vole. Le petit inconvénient, c’est que lorsque l’aile tombe au sol, selon le terrain et les conditions, il se peut que le pilote doive replacer l’aile correctement pour redécoller. Ce n’est pas un problème pour les enfants dont les parents jouent le rôle « d’assistant au redécollage ». Pour les adultes et les ados qui pilotent en autonomie, ça peut vite devenir ennuyant.

C’est là qu’intervient la troisième ligne. Si c’est avant tout une ligne de sécurité (reliée à un leash pour fermer la voile quand on lâche la barre), elle serre aussi pour redécoller dans toutes les situations, notamment quand l’aile de traction tombe à l’envers (bord d’attaque vers le sol). A noter, les ailes 3 lignes sont toujours proposées avec une barre.

Les ailes de traction 4 lignes sont généralement proposées avec des poignées. Ce sont les ailes les plus maniables pour effectuer des manoeuvres très précises. En effet, chaque ligne est reliée à un coin de l’aile et permet de donc de piloter « aux arrières » c’est à dire en tirant sur un arrière pour accélerer la rotation de l’aile. La marque Peter Lynn propose des ailes 4 lignes à la fois en poignées et en barre. Il faut bien noter que le pilotage avec la barre fait nettement perdre en maniabilité pour faire gagner en confort (pilotage à une main, utilisation d’un largueur pour harnais de kite).

Enfin, les ailes de powerkite 5 lignes sont les modèles les plus évolués. Il s’agit des ailes Depower (ou Border/choquer) qui fonctionnent avec une barre similaire à celle que l’on retrouve en kitesurf. Elle permet de gérer la puissance en modifiant l’incidence de l’aile, c’est à dire en réduisant ou en augmentant la surface de tissu sur laquelle le vent vient taper. La cinquième ligne sur ces ailes est une ligne de sécurité, et elle est relié au système de largage de la barre pour ne pas que l’aile s’envole lorsqu’on actionne la sécurité.

Poignées pour powerkite 4 lignes
Poignées 4 lignes pour aile de traction

Poignées ou barre

C’est un choix que vous n’aurez à faire que sur les ailes 2 et 4 lignes.

Sur les ailes de traction 2 lignes, la maniabilité et la facilité d’utilisation sont quasi-identiques avec des poignées ou une barre. En effet, les petits cerfs-volants de traction étant tellement véloces (du fait de leur taille), l’utilisation d’une barre ne change presque rien en terme de contrôle. La plupart du temps, on fait le choix de la barre sur ces ailes pour faire « plus kitesurf » et ressembler à ce que fait papa 😉

Sur les ailes 4 lignes, les poignées sont le mode de contrôle de base, et le plus adapté. Le choix de la barre peut être intéressant pour des raisons de confort. Avec la barre, on peut facilement piloter l’aile à une main là où les poignées nécessitent l’usage des deux mains en permanence. De plus, l’utilisation d’une barre facilite grandement l’usage d’un système de sécurité traditionnel (avec un largueur) avec un harnais doté d’un crochet. En revanche, il convient de rappeler que la maniabilité de l’aile patit d’un passage en barre.

Pour les cerfs-volants de traction 3 lignes et les ailes de powerkite Depower, tous les modèles sont systématiquement équipés d’une barre. Barre fixe 3 lignes pour les premières, et barre Border/Choquer 4 ou 5 lignes pour les secondes.

Barre 4 lignes pour aile de traction
Barre pour aile de traction 4 lignes

Les tailles

Selon le type d’aile de traction, vous n’aurez pas accès aux mêmes tailles.

Les ailes 2 lignes étant réservées aux enfants, elles sont déclinées uniquement en petites tailles (3m² et moins).

Les ailes 3 lignes permettent de couvrir des tailles un peu plus grandes et s’adressent donc aux adolescents et aux adultes (1.5 à 4.0m²).

Les ailes 4 lignes offrent des tailles solides pour les adultes pour couvrir touts types de conditions (de 2 à 6m²). Leur conception les rendent généralement plus puissantes que les ailes 2 et 3 lignes à taille équivalente.

Enfin, les ailes depower (4 ou 5 lignes) sont des ailes très différentes et beaucoup plus performantes. Leur conception étant également différente, les tailles ne sont pas comparables aux ailes de traction « à bridage fixe » citées plus haut. Elles sont généralement proposées dans des tailles de 4 à 21m².

Aile de traction depower pour le kitesurf
Aile depower étanche pour le powerkite et le kitesurf

Le Powerkite

Commençons par le commencement.

Un cerf-volant de traction, aussi apellé aile de traction, est un cerf-volant, souvent à caissons, qui permet de générer de la puissance grâce au vent dans le but de se faire tracter, notamment sur un engin à roues.

Autrement dit, le powerkite est le sport qui consiste à se faire tracter par un cerf-volant de grande taille, dans le but de se faire les bras (:) ou d’avancer à grande vitesse.

Le terme Powerkite est évidemment le mot utilisé par nos amis anglais pour définir un cerf-volant de traction et la discipline de la traction terrestre.

C’est le pendant terrestre du kitesurf qui, lui, se pratique sur l’eau.

Les sports de traction les plus développés sont le landkite (aussi appelé kite-mountainboard) et le kite-buggy (ou char à cerf-volant).

Le landkite consiste à se faire tracter par un aile tout en roulant sur une planche de mountainboard. Le kite-buggy, c’est la même chose, mais sur un buggy.

Il existe évidemment un nombre important de pratiquants qui font de la traction terrestre uniquement à pieds, pour l’aspect sportif, et pour faire du saut.

Plus d’informations sur le landkite